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Non, vous ne rêvez pas : fin septembre, il était encore possible de se rendre au Parc des Expositions de Paris, Porte de Versailles, pour participer à l'ensemble des salons Digital Workplace / Documation / i-Expo décalés à septembre pour cause de confinement en mars. Rencontrer de vraies personnes dans le respect des gestes barrières pour parler veille, c'était inespéré. Le jeu en a-t-il valu la chandelle ? Plutôt oui, même si nous n'avons pas pu tout voir bien évidemment.
Cette édition n'avait décidément rien d'ordinaire. Déplacé à septembre au lieu de mars, organisé dans des conditions sanitaires strictes pour un déroulement aux mêmes dates que DMEXCO 2020, l'événement n'a probablement pas pu donner toute sa mesure même si la fréquentation est restée très correcte. Sur les stands, de nombreux échanges ont eu lieu et ce fut, finalement, le gros point fort de cette édition pour nous : la facilité à communiquer et à échanger en direct avec de nombreux acteurs (principalement des solutions outils d'ailleurs).
i-Expo, c'est aussi l'occasion de remettre en perspective les différentes ramifications de la veille et de l'intelligence économique dans un salon beaucoup plus centré veille stratégique, veille concurrentielle et aide à la décision que social media monitoring et e-réputation par exemple. Si de grands acteurs du social listening tels que Talkwalker ou Visibrain n'étaient pas représentés, c'est bien parce que le spectre couvrait davantage l'aide à la décision et les affaires, de la veille des brevets à l'analyse concurrentielle. Pas étonnant, ainsi, d'avoir pu retrouver des acteurs de la veille stratégique comme Sindup ou des spécialistes de l'analyse média à plus grande échelle comme FLA Consultants.
La question, pourtant centrale, pourrait paraître anodine : qui vient à i-Expo ? Si l'on en croit les divers acteurs ayant animé un stand, on retrouve de nombreux professionnels de la veille et de l'analyse ainsi que des décideurs marketing ou directement Codir. Ce sont ces derniers qui, dans de nombreux cas, sont ciblés par les demandes de rendez-vous et diverses sollicitations et, d'ailleurs, le très bon principe des rendez-vous business vise à attirer cette audience. On pourrait donc s'attendre à ce que les tables rondes et conférences s'adressent à des publics déjà sensibilisés.
Or, si les rendez-vous ont tenu toutes leurs promesses, difficile d'affirmer que toutes les conférences ont permis d'apprendre réellement quelque chose ou de sentir de franches innovations. Bien sûr, nous n'avons pas été en mesure d'assister à tout mais dans certains cas, il a semblé que le public était globalement en attente d'éléments plus consistants. En clair, assister à ces conférences pour choisir une solution outil de veille stratégique peut s'avérer utile ; en attendre des informations sur l'évolution du secteur paraît, à l'inverse, en décalage avec le déroulement de la plupart des prises de parole. Quelques exceptions toutefois sont à relever, à commencer par le discours clair de Mickaël Réault (Sindup) sur la nécessité de plus en plus vitale du "bien s'informer", faisant écho aux échanges sur les dangers des rumeurs et infox d'une autre conférence (voir plus bas).
Dans un contexte rare, il est très probable que la dimension promotionnelle (de bonne guerre) de la plupart des interventions se soit renforcée. En d'autres termes, les conférences et ateliers auxquelles nous avons eu la chance d'assister ont souvent permis aux intervenants de décrire leurs solutions, d'un point de vue technique comme philosophique, en soignant leur positionnement propre, leur segment. Ce n'était clairement pas le lieu pour confronter des points de vue mais plutôt pour les agréger.
Un détail a tout de même frappé : la prédominance des outils. À notre connaissance, très peu d'échanges ont mis en scène les chargés de veille, les utilisateurs de ces solutions et les évolutions de techniques, de périmètres ou d'approches du point de vue des usages. Et s'il a été question, côté Digimind, de la difficulté à récupérer les flux des réseaux sociaux comme Facebook ou LinkedIn, leur attention se porte désormais davantage sur les marketplaces, riches en retours d'expériences. Du point de vue des usages, il apparaît que la véritable richesse provient surtout de la confrontation entre ces différentes données. Et si le défi technique pour les agréger peut poser problème, le travail d'enrichissement humain et d'analyse pour y parvenir pèse à plein.
Ceci étant posé, nous avons particulièrement aimé dans le contexte d'i-Expo la pertinence de la conférence "L’enjeu de la confiance : comment garantir la fiabilité et la confiance dans l’information à l’heure des fake news, des biais cognitifs et de la désinformation ?" avec une belle variété d'intervenants, des spécialistes de l'Histoire de l'art comme de la sociologie aux débunkers comme le youtubeur Debunker des étoiles.
On y apprend notamment que les plateformes de financement comme Ulule permettent aussi de lancer des projets qui vont amener à revoir l'Histoire, à l'influencer... D'où la nécessité de se mobiliser en amont pour la favorisation de l'esprit critique (ce que nous défendons également dans le travail de modération au quotidien). On y confirme aussi que les fake news, ça rapporte beaucoup d'argent... Et qu'une fausse information est partagée jusqu'à 20 fois plus que son démenti.
Souvent, l'infox tient de l'arnaque sur Internet, pour faire de l'argent facilement en agrégeant les partages et les vues : ce fut par exemple le cas rapporté durant la conférence de jeunes Macédoniens qui créaient des fake news pro-Trump pour gagner jusqu'à 50K$/mois... Et malheureusement, les citoyens n'ont actuellement que peu de recours face au phénomène. Le sujet des infox et rumeurs, évidemment, nous touche de près tant sur le volet e-réputation que dans la conduite de la modération pour le compte de médias.
En résumé, Documation / i-Expo, où nous reviendrons avec plaisir pour de nouvelles rencontres, a permis dans une période particulièrement délicate de rencontrer divers acteurs techniques de la veille stratégique et informationnelle dans de bonnes conditions, avec une ouverture des conférences à des publics peu ou pas au fait des offres en présence et des enjeux du secteur. Pour des chargés de veille purs et durs toutefois, les prises de parole auxquelles nous avons eu la chance d'assister ont montré une qualité assez disparate. Peut-être serait-il utile de hiérarchiser les ateliers et conférences en fonction des degrés d'expertise, afin de ne pas repartir de zéro sur tous les sujets et permettre à chacun d'y trouver son compte et de participer plus activement à l'enrichissement des thématiques.
Nombreuses ont été les occasions de mettre à l'honneur le secteur de la santé cette année, en pleine épidémie de Covid-19, et de souligner les forts enjeux de présence en ligne qui s'annonçaient dès le début de l'année. Moins nombreuses ont été les opportunités de mettre en lumière les défis d'un nouveau genre que doivent relever les enseignes, les marques et tout le secteur de l'agroalimentaire, face à un marché en pleine mutation et à de nouvelles exigences en matière de consommation. Et si la présence sur les réseaux sociaux reste indispensable, la nature de ces prises de parole et interpellations a nécessairement évolué ces derniers mois... Avec quels effets ?
Confinement, achats en ligne, exigences de qualité et de traçabilité, risques de pénurie personne ne fait mystère des grandes problématiques que rencontrent aussi bien le secteur laitier que les acteurs de l'agro-alimentaire et même les distributeurs. Comment nouer et maintenir le lien avec les consommateurs ? Leur apporter confiance et satisfaction ? Ou encore, comment répondre à leurs problématiques et faciliter leurs démarches ? Ces enjeux se posent clairement et, au-delà des défis à relever, le web social regorge d'opportunités qu'il faut savoir (et pouvoir) exploiter.
Sans satisfaction, point de salut. Dans un monde où un client sur deux pourrait renoncer à son achat faute de réponse rapide, il devient évident de soigner l'interface avec les consommateurs que représentent les réseaux sociaux... Mais aussi de s'appliquer à personnaliser la relation. Et si la pression sur le niveau de service à apporter effraie 38% des sociétés d'e-commerce, elle grimpe encore dans d'autres secteur : 58% chez les banques/assurances et 63% dans le tourisme, selon le Journal du Net.
Avec le confinement et, plus globalement, la crise sanitaire, il est d'ores et déjà certain que les profondes mutations à l’œuvre sont appelées à durer : dans l'usage du numérique tout d'abord, où la relation client en ligne est définitivement entrée dans les mœurs. Dans l'exigence de qualité ensuite, où les démarches en ligne, "augmentées" ou "phygitales" comme autour de l'application Yuka ou de la banque d'informations Open Food Facts ont permis dans le même temps d'augmenter le rapport entre le consommateur et le produit : contraints de vivre différemment le temps passé en magasin, les consommateurs ont développé de nouvelles habitudes conformes à leurs exigences.
Face à ces nouvelles données, l'exigence de satisfaction client et de soin dans les réponses aux commentaires des consommateurs n'en est que plus grande... Et c'est tant mieux ! Loin de constituer une embûche, il s'agit là de redonner ses lettres de noblesse aux mots "réseau" et "social" et d'engager de réelles conversations, de défendre l'identité et les efforts de sa marque et de nouer une intimité avec les consommateurs pour, au final, aboutir à une relation plus durable, plus chaleureuse et constamment nourrie des retours d'expérience des consommateurs.
Car c'est là le véritable nœud de la présence en ligne : plutôt que d'accueillir avec frilosité des retours clients, les considérer comme autant de possibilités de dialogues, d'explications ou d'amélioration des produits et services proposés conduit à une vision différente. Alors que tout le monde recherche les sacro-saints insights aux quatre coins du web, pourquoi ne pas commencer par écouter ses clients ? La démarche, saine et logique, peine pourtant parfois à s'incarner si, au-delà de la réponse, apportée, aucun retour n'est fait pour prendre en compte ces doléances et retours d'expérience à un niveau plus élevé.
Répondre à un client, soigner les échanges et faire des espaces de discussions des lieux d'expression agréables et sains, c'est déjà une démarche qualité dans le prolongement des efforts consentis dans la production et la distribution des produits. Ces efforts permettent de faciliter les prises de parole apaisées et de qualité pour, en retour, en tirer davantage de valeur mais aussi de relation de confiance avec les internautes. Au-delà de la modération, nécessaire, et du service client, central, cette écoute pose la première pierre de la veille propriétaire.
Et si cette écoute se généralise à l'ensemble du web social, des retombées presse aux discussions des réseaux sociaux, cette veille e-réputation permettra non seulement de prévenir les crises et les anticiper mais aussi et, surtout, de prendre le pouls des attentes des consommateurs et des axes d'amélioration qui se dégagent de leurs retours d'expérience. Amélioration constante, proactivité, innovation : les graines du succès futur sont déjà là !
Avec une démarche si avancée, la mise en place d'une veille stratégique pour pousser la logique au bout devient tout aussi évidente que simple. En couvrant l'e-réputation, la veille permet déjà d'installer les jalons d'une veille sectorielle complémentaire, aboutissant à une analyse stratégique complète. Et si les services ont peur, en interne, d'être débordés, des outils comme Sindup proposent, avec le soutien de nos équipes, des solutions intégrées pour permettre les meilleures synergies possibles.
Dans une année qui a vu la transition numérique s'effectuer à un rythme encore jamais connu, et alors que la corrélation entre les attentes des consommateurs et les moyens de les faire connaître n'a jamais paru si concrète, les actions, écoutes et analyses du web social apparaissent plus que jamais au cœur de l'avenir des acteurs de l'agro-alimentaire. Nécessité de soigner l'origine des ingrédients, impératifs éthiques, facilitation de l'e-commerce, image de marque... Tous les ingrédients d'un bon produit sont là !
Qui n’a jamais entendu parler des modérateurs ? Vous savez, ces femmes et hommes de l’ombre qui font en sorte que les espaces de commentaires soient sûrs et bienveillants ? La modération est souvent sous-estimée voire dénigrée, de par les mauvaises expériences vécues par les modérateurs à l’étranger, chez Facebook, Youtube et consorts d’une part mais aussi par leur assimilation à des censeurs, casquette qu’ils se refusent justement à porter. Or, bien « utilisé » (avec tout notre respect), le modérateur peut avoir un rôle clé pour son client puisqu’il est le premier à être capable de détecter les tendances émergentes dans les commentaires en ligne. Alors, le modérateur ne serait-il finalement pas le premier niveau du chargé de veille ?
Bien loin de la vision que l’on peut s’en faire dans l’imaginaire collectif (nous ne sommes pas des vampires, c’est promis), le modérateur a un rôle central dans la réputation en ligne de sa structure.
Bien entendu, son objectif premier est de faire appliquer la charte de modération établie sur chacun des espaces qu’il surveille et, donc, de refuser un message qui serait insultant, diffamant, discriminant ou polluant. Mais détrompez-vous, son intervention ne s’arrête pas là ! Son œil acéré digne des plus grands pilotes de ligne lui permet également, grâce aux milliers de contributions lues quotidiennement, de détecter les tendances populaires émergentes et de pouvoir en tirer les premières leçons, bien avant les journalistes, les sociologues ou les chargés de veille. La modération est donc devenue, outre sa fonction première de « nettoyer le web », un outil stratégique pour bon nombre de structures à l’heure où internet est LE biais privilégié dans l’initiation d’un mouvement ou le partage d’une conviction.
On se souvient par exemple tous du mouvement des Gilets Jaunes qui a débuté sur les réseaux sociaux et dont les appels étaient déjà visibles dans les commentaires depuis longtemps, ou encore du mouvement #MeToo, véritable tremblement de terre dans le cinéma hollywoodien.
D’ailleurs, si vous souhaitez aller plus loin dans l’analyse des commentaires en ligne, rendez-vous avec notre conversatiomètre sur nos différents réseaux sociaux !
Reprenons d’abord les bases avec une petite définition. L’e-réputation se résume à ce qui se dit d’une personne/structure à 3 niveaux : le dark social, invisible en termes de social listening mais pourtant très influent sur l’image en ligne ; le web social, soit tous les forums, blogs, articles et réseaux sociaux qui mentionnent la personne physique ou morale concernée ; et enfin, les espaces propriétaires (site web, réseaux sociaux…).
Et c’est sur ces derniers que le modérateur pourra intervenir : outre le fait de conserver les espaces sûrs, sa connaissance précise des problématiques liées à son client fera de lui un atout majeur dans l’identification de signaux faibles ou de sujets sensibles émergents : c’est donc non seulement un travail de « ménage » mais aussi d’alerting que le modérateur réalise !
Il sera ainsi votre premier filet de sécurité afin de prévenir une crise et pourra ensuite passer le relai au chargé de veille qui suivra de plus près les thématiques identifiées et sera en mesure de produire une analyse plus poussée du phénomène.
Il ne faut donc surtout pas sous-estimer la modération et la reléguer au second plan de votre stratégie de communication en ligne, c’est au contraire primordial !
Vous l’aurez compris, le rôle du modérateur n’est pas à prendre à la légère : une personne de confiance et au fait de l’actualité de son employeur est indispensable et ajoutera une réelle plus-value à votre stratégie digitale. On ne pourra donc que trop vous conseiller de sélectionner votre modérateur avec soin et sans préjugés quant à ses fonctions, bien plus précieuses qu’on ne peut l’imaginer 😉
On ne pourrait pas vous croire si vous nous disiez que vous ne connaissez Twitch ni d'Adam, ni d'Eve. Attendez, c'est peut être pour ça que vous lisez cet article ! Bon, allez, on vous emmène dans le monde merveilleux de Twitch. Prenez place.
Il n'est pas surprenant d'entendre de plus en plus parler de Twitch ces temps-ci. La plateforme de streaming, populaire chez les jeunes connectés et passionnés de gaming, a vu son utilisation évoluer ces derniers temps. Alors, dans quel intérêt doit-on inclure Twitch dans sa stratégie digitale ? Allez, on vous explique tout !
Twitch, plateforme de streaming officiellement lancée en juin 2011 par Twitch Interactive a connu un vrai décollage après son rachat par Amazon en 2014 pour 970 millions de dollars. Pour les plus anciens, Twitch est à la base issu du site Justin.tv, un site web américain qui proposait un large catalogue de chaînes diffusant du contenu vidéo en direct.
La plateforme de streaming est historiquement connue pour permettre à n’importe quel internaute de diffuser en temps réel sur sa chaîne personnelle sa partie de jeux vidéos, de se filmer en direct pour animer une émission, ou tout simplement pour échanger avec sa communauté, c’est-à-dire avec ses viewers (spectateurs).
Parmi les contenus les plus diffusés, on retrouve des parties de League of Legends, de Fortnite, de Minecraft ou encore Grand Theft Auto V. La catégorie “Discussion” est également une des plus convoitées sur la plateforme, où on peut retrouver les streamers qui discutent en direct avec les personnes regardant leurs viewers.
Le stream est devenu une activité à temps plein pour les streamers qui regroupent beaucoup de personnes sur leurs lives, depuis qu’un système d’abonnement à des chaînes a été mis en place par la plateforme. Ces abonnements, plus communément appelés “subs”, permettent à un viewer de soutenir une ou plusieurs de ses chaînes préférées en payant un abonnement mensuel au prix de 4.99€, 9.99€ ou 24.99€. Les avantages sont multiples : accès à des émoticônes exclusifs propres à chaque chaîne, obtention d’un badge visible dans le chat de la chaîne, possibilité d’échanger avec le streamer si ce dernier décide de limiter les échanges sur le chat aux abonnés de la chaîne, retrait des publicités proposées avant et pendant chaque stream, mais aussi la possibilité d’envoyer un message personnalisé au streamer concerné.
Certains streamers peuvent réunir jusqu’à 25 000 viewers en moyenne sur leurs streams, voire plus. Récemment, on a noté le retour du streamer Sardoche sur League Of Legends, marquant l’histoire de Twitch avec un pic d’audience à plus de 100 000 viewers, et cumulant ainsi plus de 5 millions d’heures vues sur ses streams en un mois.
🏆 Les tops du mois de Juin ! ✊🏿
🥇 Sardoche
🥈 JLTomy
🥉 MinosTV_ pic.twitter.com/mmzZ7Hq9MW— Twitch Stat's 📊 (@Stats_Twitch) July 1, 2020
Mais aujourd'hui, le gaming n'est plus omniprésent sur la plateforme. Des nouveaux usages font leur apparition et de plus en plus d'entités l'incluent dans leur stratégie digitale.
Depuis quelques années déjà, la catégorie dominante reste la diffusion de parties de jeux vidéos et de compétitions esport (compétition de jeux-vidéos à haut niveau). Cependant, la plateforme est dans le viseur d’une nouvelle audience, qui n’a pas vraiment grand chose à voir avec la communauté gaming.
Et oui, quelques politiques ont déjà pris en main Twitch pour s’adresser à une audience plus jeune, même audience qui n’aurait pas forcément le réflexe de s’intéresser à la vie politique d’elle-même.
En France, nous sommes un peu les précurseurs de la politique sur Twitch. Rappelez-vous du “Grand Débathon” le 18 février 2019, un live Twitch organisé par le Youtuber et journaliste Hugo Travers, plus connu sous le nom de Hugo Décrypte. L’objectif était d’organiser un débat en direct, de 9h à 20h (oui, 11 heures de direct) avec comme invités des ministres comme Édouard Philippe, François de Rugy, Jean Michel Blanquer ou Sébastien Lecornu, des Youtubers ainsi que des invités comme des lycéens.
À l’échelle internationale, le monde entier se rappelera du premier live Twitch de Donald Trump, en octobre 2019. L'équipe du Président des États-Unis n'a pas hésité à inclure Twitch dans leur stratégie de communication digitale. Sa chaîne compte aujourd’hui plus de 132 000 abonnés. Une arrivée sur la plateforme qui n’est pas passée inaperçue. Ces enfants sont les principaux animateurs de la chaîne, invitant des personnes à intervenir sur certains sujets bien choisis par l’équipe comme “Catholics for Trump” ou “Black Voices for Trump”. Le Président des États-Unis a également fait son apparition sur sa chaîne lors d’un interview dirigé par son fils, Donald Trump Jr, plus connu sous le nom de Don Trump.
Bien que la chaîne de Donald Trump possède beaucoup d’abonnés, cette dernière ne réunit en moyenne que 148 viewers sur ces dix vidéos, et seuls les émojis sont tolérés dans le chat, impossible de communiquer de manière textuelle… Sans oublier que la chaîne ne cesse de se faire bannir par Twitch.
Récemment, c’est Jean-Luc Mélenchon qui a choisi Twitch comme nouveau moyen de communiquer avec une audience jeune, déclarant : « Les gens qu’il y a [sur Twitch] m’intéressent et sont en première ligne pour comprendre l’univers numérique ». C’est le 16 juillet 2020 que le leader de la France Insoumise lança sa propre émission “#Twitchons !”, réunissant 50 000 viewers.
En ce moment sur #Twitch pour un nouveau numéro de #Twitchons. Suivez le direct et posez vos questions : https://t.co/3R3Nav2Dbk pic.twitter.com/STTEND9PNW
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) July 16, 2020
Mais la politique sur Twitch peut mener à des polémiques. Le besoin de modération est donc primordial pour assurer les bons échanges et par exemple empêcher les trolls de polluer le chat d’un direct.
Tout récemment, c’est l’Olympique de Marseille qui a choisi de diffuser le match amical SV Heimstetten - OM sur Twitch. Un pari plutôt réussi qui a permis de rassembler 65 000 supporters cumulés lors des deux matchs. Aujourd’hui, la chaîne possède plus de 70 000 abonnés. Là encore, les bénéfices sont pour toutes les parties :
Twitch a également annoncé une collaboration avec le PSG, le Real Madrid, la Juventus Turin et Arsenal, quatre des plus grands clubs de football en Europe. C’est un gros coup dur pour les chaînes de sport payantes, qui se retrouvent en concurrence directe avec une plateforme gratuite et qui vont forcément devoir répondre à ces changements.
Twitch propose un guide de création d’une équipe de modération et préconise un modérateur pour 200 spectateurs sur une chaîne moyenne et recommande d’utiliser la modération automatique ainsi qu’un modérateur pour 600 viewers pour les grandes chaînes. Pour rappel, la modération automatique permet de modérer des messages grâce à des filtres. Par exemple, on peut régler un filtre pour que tous les messages envoyés sur le chat contenant le mot “raciste” soient automatiquement supprimés. Ces filtres doivent donc être utilisés à bon escient et correctement réglés, puisqu’ils peuvent supprimer beaucoup de messages hors de leur contexte, limitant donc l’expression sur un live. C’est pourquoi une intervention humaine est toujours nécessaire, un robot ne pourra mieux faire qu’un humain. Cela fait partie de nos convictions chez Atchik.
Il existe donc plusieurs solutions de modération sur Twitch.
Notez qu’il est toujours mieux de fixer les règles du chat d’entrée de jeu afin de sensibiliser les spectateurs sur leurs droits en termes d’expression sur un stream. Il est pour cela primordial de créer une charte de modération, comme nous l’avons fait pour notre blog, pour que chacun puisse se référer aux règles de prise de parole sur cet espace.
Les modérateurs sur Twitch ne sont pas uniquement là pour jouer les shérifs dans le chat et accepter ou refuser des messages tout le long d’un live. Au même titre qu’un modérateur sur les réseaux sociaux, le modérateur sur Twitch peut participer à une discussion avec les viewers depuis le chat. On remarquera sa présence grâce à une épée blanche sur fond vert clair située juste avant son nom, badge symbolique d’un modérateur d’une chaîne.
Et oui, le modérateur n’est plus ! Son rôle tend de plus en plus vers l’animateur de communautés grâce à sa capacité à interagir avec des viewers et à modérer les messages qui n’ont pas leur place dans le chat. Mieux qu’un shérif, il est garant de la bienveillance sur un stream.
Le troisième composant du trio gagnant des actions sur Twitch concerne bien entendu la veille. Pour rappel, une stratégie digitale s'accompagne TOUJOURS d'une veille. Oubliez donc tout ce que vous savez sur la veille… puisque tout est différent sur la plateforme de streaming.
Pendant un stream, les viewers ont la possibilité d’en “cliper” une partie, cela signifie qu’ils peuvent en conserver une partie et de le partager sur Facebook, Twitter, Reddit, de partager le lien du clip ou de l’intégrer sur son site.
C’est à ce moment là que la veille intervient, non pas sur Twitch mais… sur les espaces où ces clips peuvent être partagés. Un chargé de veille sur Twitch utilise donc Facebook, Twitter et Reddit pour trouver des contenus intéressants pour sa veille. Il suffit pour cela de rechercher des mots-clés en lien avec le résultat recherché et de filtrer les résultats par vidéos.
Prenons l’exemple de Jean-Luc Mélenchon et de son émission “#Twitchons”. La recherche sur Twitter s’orienterait donc sur une requête contenant le hashtag de l’émission ainsi qu’un opérateur booléen pour filtrer les résultats afin d’obtenir les vidéos uniquement.
C’est ainsi que l'obtient des informations nativement publiées sur Twitch. Cependant, cette méthode permet d’analyser en surface ce qu’il se passe sur Twitch. Pour pouvoir obtenir un maximum d’informations, il ne reste qu’à regarder chaque stream en direct et de “cliper” les éléments qui vous intéressent. Cela peut être utile si votre entreprise a conclu un partenariat avec un streamer, puisque votre marque est directement associée à l’image du streamer.
Mais rassurez-vous, si vous n'êtes pas fan de la veille sur Twitter (ça peut arriver), il existe d'autres méthodes. Vous pouvez tout à fait utiliser le moteur de recherche de la plateforme, qui se situe dans le bandeau supérieur du site. Sinon, si vous souhaitez obtenir des résultats plus poussés et plus pertinents, il suffit d'utiliser la recherche Google. Non non, ce n'est pas une blague ! Les opérateurs booléens fonctionnent aussi pour les recherches Google. Par exemple, si vous souhaitez rechercher un stream traitant du Covid-19, il ne vous reste qu'à taper dans votre barre de recherche la requête : "covid-19 OR coronavirus OR SARS COVID site:twitch.tv". Vous vous retrouvez donc avec des résultats de recherche pointants uniquement vers le site de Twitch.
Aujourd’hui, Twitch fait face aux deux géants Facebook et Youtube, qui s’orientent aussi vers le gaming avec Facebook Gaming et Youtube Gaming. Mixer, l’ancien gros concurrent dirigé par Microsoft et racheté par Facebook il y a peu, ayant fermé ses portes, ce qui permet à Twitch de regagner du terrain en faisant signer des contrats d’exclusivité aux streamers afin de faire de l’ombre à ces nouvelles plateformes. C'était d'ailleurs le cas de Ninja, un célèbre streamer américain avec plus de 15 millions d'abonnés et qui avait signé un contrat d'exclusivité avec Mixer pour une somme totale de 50 millions de dollars. Résultats des courses, Ninja peut aujourd'hui revenir sur Twitch étant donné que Mixer a claqué sa porte.
La force de Twitch réside dans sa forte notoriété auprès des connaisseurs, dans la fidélité des viewers aux streamers qui ne changeront pas de plateforme pour aller sur Facebook ou sur Youtube Gaming, sauf si on leur propose un contrat d’exclusivité plus intéressant, comme ce fut le cas de Ninja. Mais avec une croissance exponentielle du nombre de diffuseurs et le nombre d'heures vues sur la plateforme, on ne s'attend pas à voir Twitch disparaître dans les prochaines années.
En bref, Twitch est LE réseau social sur lequel il faut capitaliser si votre entreprise s’adresse à une audience connectée et jeune. Sa facilité d’utilisation et ses avantages font de la plateforme un eldorado pour toute personne ou entité étant en mesure de proposer du contenu vidéo de qualité et interactif.
Dans le cas où vous êtes déjà sur Twitch, mais que votre force de modération n’est pas au point ou que certaines fonctionnalités vous échappent, n’hésitez pas à nous contacter pour que nous vous accompagnions dans la définition de votre stratégie numérique sur Twitch ! 😉 📺
Valentin
Chef de projet - "Présence en ligne"