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En annonçant un déploiement en cours sur la modération des réponses à un tweet, le réseau social aux 240 caractères, défenseur historique de la liberté d’expression la plus poussée, fait non pas un mais deux grands pas en avant… Et engage de nombreux acteurs du web social sur son chemin. Explications de ce qui nous semble être une décision majeure et salutaire.

 

 

C’était il y a sept ans. En septembre 2012, contre vents et marées, Twitter maintenait son cap d’une liberté d’expression quasi-absolue et en faisait son étendard, dans un océan du web social en pleine concentration et dont les eaux les plus fréquentées se teintaient d’un profond bleu Facebook. Vente de données, rentabilisation des communautés, tels étaient les enjeux et les pressions devant lesquelles Twitter se refusait à tout abandonner, bien au contraire. Sa marque de fabrique et son modèle économique – sa monétisation qui a tant fait couler d’encre – devaient bientôt reposer sur cette ouverture, cette accessibilité et cette expression sans limites, pour le confort et la satisfaction de ses utilisateurs.

Oui mais voilà : les quelques années suivantes, les rumeurs et autres « fake news » ont pullulé, les dictionnaires Oxford ont fait de la « post-vérité » (post-truth) le mot de l’année 2016, les groupes politiques se sont organisés au point de démultiplier les zones de bombardement des éléments de langage et autres réponses aux accents pavloviens… Et même les vieux loups de mer du réseau bleu clair ont été tentés de changer de cap ou de déserter ses eaux, lassés par la stérilité croissante et, parfois, inexorable, des échanges. Et c’est dans cette nouvelle configuration, où l’expression désordonnée de tous génère du bruit pour tous, que Twitter monte au créneau.

 

Une expression faite de moins de bruit, plus de sens et autant de liberté ?

Voilà une équation délicate. C’est pourtant ce défi que Twitter se propose de relever avec sa fonctionnalité de masquage des tweets de réponse. En clair, lorsqu’un utilisateur tweete, des réponses peuvent s’agréger et générer un fil (thread) ; or ce fil peut être pris d’assaut par des utilisateurs vulgaires, critiques, polluants ou malveillants (si si, demandez à Samuel Laurent). 1% de trolls avérés et quelques messages d’interactions totalement dénuées d’intérêt doivent-ils pour autant gâcher toutes les conversations ?

La réponse formulée par Twitter, et à laquelle nous adhérons totalement en tant que modérateurs, est bien évidemment non. En permettant à un auteur de masquer les réponses à son propre tweet, le réseau offre la possibilité de mettre de l’ordre dans les commentaires… Sans pour autant censurer : en effet, les tweets masqués seront toujours accessibles à ceux qui voudraient les consulter. Mieux : ils prendront pour certains un peu de valeur en montrant le type de réponses écartées, en toute transparence.

 

Twitter et le pari de l’éditorialisation

Qu’est-ce qui fait de Twitter un endroit si particulier ? Son expression, sa rapidité, ses messages, ses répliques cultes… Bref, son contenu. Et pour garder son intérêt, le réseau sait bien qu’il doit remettre en avant ses talents et permettre de les pousser prioritairement : ce fut le choix d’introduire un algorithme de sélection en plus du simple classement chronologique, par exemple ; c’est aujourd’hui le choix de rendre à un auteur le contrôle de ses fils de discussion et, ainsi, de rendre plus apparents ses choix et sa couleur éditoriale. Non qu’il s’agisse d’une obligation à prendre parti mais plutôt, a minima, à faire place nette et juger de la valeur, pour les lecteurs, de toutes les réponses sur des questions de forme et, pourquoi pas, de fond. Le choix des critères de chacun sur Twitter s’avère d’ores et déjà passionnant !

La reconnaissance ultime de la modération

C’est là le deuxième pas fait par Twitter… Et peut-être le plus décisif. En introduisant ainsi la modération dans son dispositif sans céder un pouce à ses convictions de liberté d’expression, la firme à l’oiseau bleu officialise l’importance capitale des modérateurs dans la vie des réseaux sociaux et des espaces d’expression en ligne. Sans possibilité d’y voir une quelconque censure, laquelle serait rendue impossible par l’effet Streisand généré par les éventuels masquages abusifs, dans la mesure où les tweets écartés restent à tout moment consultables.

Pourra-t-on alors sérieusement y voir une atteinte à la liberté d’expression ? Non. Comme détaillé ci-dessus, seule la liberté de troller s’en trouvera affaiblie. Censure ? Pas vraiment : rien n’empêche de se plaindre d’un masquage et, d’ailleurs, il y a fort à parier que les interactions mécaniques de type « visiblement, mes propos dérangent / font mouche / disent la vérité (sélectionnez votre variante préférée), j’ai encore été censuré » ne tarderont pas à éclore. S'il est certain que de nombreuses marques et entreprises seront tentées de cacher les critiques, le fameux effet Streisand discuté plus haut ne tardera toutefois pas à dissuader les responsables de ces comptes.

 


Le choix des messages masqués en dira ainsi long sur le type de profil administrateur de ces échanges et sur l’intérêt des conversations qu’il génère et entretient, sur le long terme.
Les médias, les personnalités publiques et les grandes marques auraient donc tout intérêt, dès lors, à prendre très au sérieux cette fonctionnalité à venir et à investir dans une modération intelligente, pondérée et… Valorisante. Car plus leurs comptes seront entretenus, plus leur intérêt pour leurs communautés éclatera au grand jour !

Steve

Ca y est : après des mois de tests, Twitter lance sa fonction de masquage des réponses dans le fil d'un tweet par son auteur. On en sait désormais un peu plus sur le déploiement mais aussi sur la portée, l'ergonomie et les possibles applications de la fonctionnalité de modération dont on vous parlait en mars. Et franchement, il semblerait que Twitter ait vraiment cherché à faire les choses bien... Pas étonnant car sur ces questions, le réseau est attendu au tournant. Comment appréhender ce qui s'apparente à une révolution majeure sur les réseaux sociaux ?

 

 

Depuis son origine, Twitter se pose en garant de la liberté d'expression la plus totale, flirtant parfois avec l'illégalité selon les pays ; en France, par exemple, le négationnisme est répréhensible dans le cadre de la loi Gayssot. Malgré ces impératifs juridiques imposés par certains états, Twitter a toujours revendiqué la liberté d'expression et n'a cédé pour la première fois qu'en 2012, pour fermer des comptes néo-nazis jugés illégaux en Allemagne.

Et si les systèmes de modération ont largement fait florès du côté de Facebook, Youtube, Twitter ou Instagram, permettant au propriétaire d'un compte de supprimer ou masquer des contenus inappropriés, Twitter avait jusqu'ici limité l'intervention aux signalements de comptes, c'est-à-dire que le réseau social seul gardait la main sur les contenus visibles ou non. Aujourd'hui, c'est donc une petite révolution que connaît l'Oiseau Bleu en donnant la possibilité de masquer les réponses à un tweet... Mais Twitter a-t-il pour autant renié sa philosophie ?

 

Du terrain en friches au paysagisme

Visiblement, tout a été pensé pour ne jamais risquer de tomber dans la censure car, chose assez inédite dans le monde des réseaux sociaux, les messages masqués resteront tout de même accessibles ! Il suffira pour cela de cliquer sur "afficher les messages masqués" pour en prendre connaissance. Mais alors, quel intérêt ? Si ce n'est pas évident à première vue, nous voyons déjà trois conséquences nettement positives :

  • Donner de l'intérêt aux messages masqués, c'est-à-dire du relief aux discussions en affichant des choix éditoriaux. Si par exemple une personnalité politique décide d'exclure des réponses pour la simple raison qu'elles ne lui conviennent pas, cela en dira long sur sa capacité à dialoguer et se remettre en question ;
  • Donner plus d'intérêt à certaines discussions : si la modération opérée est de qualité, les Twittos verront vite que les critères de masquage retenus sont vérifiables objectivement (insultes, diffamation, vulgarité, spam...). Cela rendra toute sa valeur à la conversation et attirera les profils les plus pertinents ;
  • Eviter la victimisation classique des trolls : "la vérité dérange, j'ai encore été censuré". Ici, le contenu sera toujours vérifiable.

 

De la modération en transparence ?

En isolant ainsi les commentaires problématiques et en laissant à chacun le soin de signaler les contenus illicites, Twitter semble composer entre l'impératif de nettoyage - demandez à Samuel Laurent - pour garder des conversations utiles et agréables et la nécessité de laisser l'expression la plus libre possible. Cela change complètement l'éditorialisation des tweets et, de fait, ouvre de nouvelles perspectives.

 

Et en veille, quelles conséquences ?

Si l'impact sur les discussions peut s'imaginer aisément, celui sur la veille est plus délicat car techniquement, il n'est pas dit que tous les outils récupèrent ces nouveaux types d'éléments. Ainsi Visibrain, Talkwalker ou Sysomos afficheront-ils ces messages dans leurs résultats de recherche ? Si oui, sous quelle forme ? Un libellé particulier serait une idée intéressante pour juger de la portée d'un contenu masqué ou de la décision sous-jacente à son exclusion par exemple.

Reste, enfin, la question du confort pour les utilisateurs et de l'intérêt à long terme de cette option : est-ce que l'introduction de cette fonctionnalité rendra Twitter moins captivant, à l'image de l'algorithme qui ne permet plus de voir tous les tweets par défaut ? Nous ne le pensons pas car, ici, la plateforme laisse clairement le choix de tout voir ou non. Une ergonomie au service du sens mais aussi du débat et, plus largement, de la valeur de tous ces échanges en ligne !

 

Steve

mai 22, 2019

... Quant à mes haineux, je m'en charge. Antigone II de Macédoine, s'il avait été community manager, aurait pu passer à la postérité avec cette phrase. (suite…)

mars 1, 2019

Comme annoncé par une internaute ayant découvert la fonctionnalité et par plusieurs sites spécialisés ayant repris l’info, Twitter est en train de tester une fonction de modération des réponses à la suite d’un tweet. (suite…)

janvier 30, 2019

L'époque où la cagnotte représentait les gains potentiels du loto ou les pots communs pour des fêtes et des mariages de proches paraît bien lointaine... Tout cela, pourtant, existait encore en 2018. En ce début d'année, la cagnotte s'est mutée en puissant outil de mobilisation lorsqu'elle ne s'utilise pas en arme politique. La cagnotte, mise à jour musclée de la pétition ?

Nous le constatons, les réseaux sociaux ne sont pas un phénomène coupé de la réalité ou simple annexe de la vie réelle : ils sont pleinement intégrés à nos vies en tant que forme d'expression et caisse de résonance des événements du quotidien. Au cœur du débat public, le mot s'utilise aussi très largement dans les commentaires d'internautes pour décrédibiliser une personne, relativiser une situation ou inspirer la mobilisation. Les mentions du terme "cagnotte" depuis le 1er janvier représentent déjà le quadruple de toutes les mentions de 2018 cumulées sur les espaces de nos clients médias.

Et si nous constatons un pic début janvier avec la cagnotte de soutien au "boxeur de flics" Christophe Dettinger, le vrai phénomène réside dans l'emploi, depuis, sur de nombreux autres articles.

Ci-dessous, l'évolution de l'usage du mot dans les commentaires en ligne (source : groupement des résultats dans les commentaires de pages Facebook de trois grands médias français) :


Le "point cagnotte", nouveau Godwin des conversations en ligne ?

Depuis trois semaines, la cagnotte est à l'expression de l'opinion ce que l'émoji est à l'expression du sentiment en ligne : pas un sujet d'actualité n'échappe à l'allusion par ironie, provocation, soutien ou sens critique. Même les infox ou fake news réussissent à générer des cagnottes... Et inversement !

Nous avons pu constater à de nombreuses reprises la récupération de l'instrument qu'est devenue la cagnotte : dans le soutien aux forces de l'ordre tout d'abord... Puis dans l'aide aux pompiers et autres gardiens de la paix ou encore aux recherches d'Emiliano Sala... Avant de devenir un vrai réflexe de commentaire en réaction à une foule de sujets.

Tout, en ce mois de janvier, se juge potentiellement dans les commentaires du web à l'aune de la cagnotte. "Le sujet d'actualité auquel je réagis mériterait-il d'en ouvrir une ou non ?" : c'est la question sous-jacente d'un volume encore inouï de contributions, comme ci-dessous :

exemple commentaire cagnotte 2

On peut imaginer que l'ouverture d'une "contre-cagnotte" par Renaud Muselier, président de la Région PACA, a permis d'entériner le phénomène en tant qu'instrument politique, comme le pressentait Romain Pigenel, ex-directeur adjoint chargé du numérique à l'Elysée, actuellement chez Futurs, sur Twitter il y a quelques jours :


Aujourd'hui, le mot "cagnotte" semble avoir irrémédiablement changé de sens. Une tendance appelée à s'inscrire dans la durée ou un simple phénomène comme savent en produire les réseaux sociaux ? Malgré les soubresauts de l'actualité de cette fin de mois, la tendance persiste pour le moment. A suivre !

Steve

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