L'époque où la cagnotte représentait les gains potentiels du loto ou les pots communs pour des fêtes et des mariages de proches paraît bien lointaine... Tout cela, pourtant, existait encore en 2018. En ce début d'année, la cagnotte s'est mutée en puissant outil de mobilisation lorsqu'elle ne s'utilise pas en arme politique. La cagnotte, mise à jour musclée de la pétition ?
Nous le constatons, les réseaux sociaux ne sont pas un phénomène coupé de la réalité ou simple annexe de la vie réelle : ils sont pleinement intégrés à nos vies en tant que forme d'expression et caisse de résonance des événements du quotidien. Au cœur du débat public, le mot s'utilise aussi très largement dans les commentaires d'internautes pour décrédibiliser une personne, relativiser une situation ou inspirer la mobilisation. Les mentions du terme "cagnotte" depuis le 1er janvier représentent déjà le quadruple de toutes les mentions de 2018 cumulées sur les espaces de nos clients médias.
Et si nous constatons un pic début janvier avec la cagnotte de soutien au "boxeur de flics" Christophe Dettinger, le vrai phénomène réside dans l'emploi, depuis, sur de nombreux autres articles.
Ci-dessous, l'évolution de l'usage du mot dans les commentaires en ligne (source : groupement des résultats dans les commentaires de pages Facebook de trois grands médias français) :
Depuis trois semaines, la cagnotte est à l'expression de l'opinion ce que l'émoji est à l'expression du sentiment en ligne : pas un sujet d'actualité n'échappe à l'allusion par ironie, provocation, soutien ou sens critique. Même les infox ou fake news réussissent à générer des cagnottes... Et inversement !
Nous avons pu constater à de nombreuses reprises la récupération de l'instrument qu'est devenue la cagnotte : dans le soutien aux forces de l'ordre tout d'abord... Puis dans l'aide aux pompiers et autres gardiens de la paix ou encore aux recherches d'Emiliano Sala... Avant de devenir un vrai réflexe de commentaire en réaction à une foule de sujets.
Tout, en ce mois de janvier, se juge potentiellement dans les commentaires du web à l'aune de la cagnotte. "Le sujet d'actualité auquel je réagis mériterait-il d'en ouvrir une ou non ?" : c'est la question sous-jacente d'un volume encore inouï de contributions, comme ci-dessous :
On peut imaginer que l'ouverture d'une "contre-cagnotte" par Renaud Muselier, président de la Région PACA, a permis d'entériner le phénomène en tant qu'instrument politique, comme le pressentait Romain Pigenel, ex-directeur adjoint chargé du numérique à l'Elysée, actuellement chez Futurs, sur Twitter il y a quelques jours :
La cagnotte comme nouvel espace d'affrontement communicationnel et symbolique https://t.co/36MKCIy4lW
— Romain Pigenel (@Romain_Pigenel) 8 janvier 2019
Aujourd'hui, le mot "cagnotte" semble avoir irrémédiablement changé de sens. Une tendance appelée à s'inscrire dans la durée ou un simple phénomène comme savent en produire les réseaux sociaux ? Malgré les soubresauts de l'actualité de cette fin de mois, la tendance persiste pour le moment. A suivre !
Steve
Après une vraie pause, les GIF refont leur apparition au summum – sans plagier une fameuse chanson du groupe 113 – pour donner des couleurs à votre printemps. Entre ici, lecteur, où l'actualité se mue en images mouvantes pour t'en mettre plein les yeux : réalité augmentée, réalité arrangée… Mais réalité animée !
Troisième volet de notre plongée dans les eaux troubles de la désinformation, active ou passive, sur le net. Qu'elle soit volontairement diffusée en toute connaissance de cause ou naïvement acceptée, la rumeur s'est affirmée comme un véritable poison, en concurrence directe avec l'actualité sérieuse. Il arrive même que des grands noms de la presse relaient ce genre d'info, pas véritablement vérifiée. L'actu de ce mois de juillet n'ayant pas connu de répit, un petit point s'impose.
La Coupe du Monde de football fraîchement terminée, chacun a pu constater que le monde demeurait dans un état d'agitation élevé en plusieurs points : Proche-Orient, Ukraine et Centrafrique ont, hélas !, continué à alimenter l'actualité tandis que la succession de catastrophes aériennes à répétition, le contexte économique difficile et autres réjouissances ont contribué, avec les éternels faits divers, à faire parler sur le web social. Neuves ou usées jusqu'à la corde, les rumeurs y ont trouvé de quoi prospérer et se diffuser tranquillement. De la blague de potache à la diffamation crédible, la fausse information s'est parée de toutes les subtilités pour faire mouche.
A noter, dans "l'actu des rumeurs", l'apparition de ce petit outil très drôle pour réaliser de faux articles, ainsi que cette émission d'RTL consacrée au phénomène.
Celle-là est historique et facilement datable, un peu avant juin 2012... Depuis, les adversaires - de plus en plus présents - de l'actuel président n'ont eu de cesse de l'affirmer : "Hollande a nié la crise". Contexte oblige, elle revient en force ! La rumeur est pourtant facile à démentir, il suffit pour cela de lire son programme. On peut critiquer son attitude, son bilan, constater l'écart entre les paroles et les actes... mais déclarer qu'il a nié la crise est faux.
Extrait du projet-programme de la campagne 2012, dans les premières lignes :
"Pour donner un avenir à leur pays et à leurs enfants, nos compatriotes veulent le changement. Seulement, vers qui se tourner ? La droite sert les intérêts d’une minorité privilégiée tandis que le plus grand nombre doit éponger la facture de la crise : en payant plus de taxes et d’impôts, en renonçant à des services publics, en perdant en salaire ou en pension, le plus souvent en subissant les trois à la fois. Comme ailleurs en Europe, l’extrême droite se nourrit de l’échec des libéraux. Elle désigne des boucs émissaires et prospère sur les peurs."
Tout est là. On peut contester la vision, mais pas l'existence du constat.
Celle-là est en partie vraie... Mais seulement en partie, et c'est bien là que réside la supercherie. Certes, Jérôme Cahuzac a bien continué à percevoir ses indemnités de ministre après son départ ; certes, l'ensemble de la classe politique a largement critiqué cette attitude, y compris dans son propre camp... Mais ceux qui continuent à utiliser le présent pour conjuguer "toucher ses indemnités" font l'impasse sur un détail... de taille. Cette indemnité s'arrête au bout de six mois. Difficile de l'ignorer, la plupart des articles de l'époque mentionnent cette durée. En somme, l'information est correcte, à ce détail près qu'elle est périmée depuis octobre 2013.
Comment ? Najat Vallaud-Belkacem aurait honte de ses origines... Françaises ? C'est à n'y rien comprendre, d'autant plus qu'elle dispose de la double nationalité. En somme, elle serait tellement anti-française qu'elle renierait son nom français, inscrit sur sa carte d'identité... A moins que ce ne soit une ruse pour s'attirer l'électorat musulman. Bref, on ne sait pas ce que c'est, mais c'est moche. Tout ceci est écrit là et revient régulièrement dans les commentaires en ligne.
Entre-temps, des espaces spécialisés comme les Debunkers ou Hoaxbuster ont désamorcé cette bombe un peu trop artisanale pour fonctionner correctement mais, comme toute technologie mal maîtrisée, des résidus nous sautent encore de temps en temps au visage.
Celle-là, on ne s'en la... Ah ben si, on s'en lasse en fait. TOUS LES JOURS, des commentaires relaient cette info dès que la justice est évoquée dans un article. Autant vous dire que les occasions ne manquent pas. Pourtant, nous avions déjà évoqué cette rumeur imbécile qui, non contente de persister, s'enrichit chaque jour de nouveaux éléments. Son fils est désormais en prison, mais pour meurtre et, qui plus est, dans une prison en Alsace. D'aucuns disent même que la Garde des Sceaux ferait l'aller-retour Paris-Alsace plusieurs fois par semaine "hélicoptère" (tout cela est bien précis, non ?) pour aller parler à son fils. A ce niveau-là, la rumeur s'élève au rang d'art... Voici, par exemple, un commentaire lu, tel quel, sur un site de presse :
Cette femme veut une France métissée Mais les français en veulent il, il serait normal qu'une votation à la Suisse pose la question aux français. Autre chose quand on ne se plait pas quelque part on retourne chez soi, en tout cas c'est ce que je ferais. À lire cet article on pourrait presque pleurer, néanmoins pas un mot sur son passé en Guyane et du terrorisme dont elle se faisait la complice. Un oubli de l'auteur? Pas un mot sur son fils en prison pour meurtre et de ses visites en Alsace ,ou il est détenu , avec l'hélicoptère de la république, donc à nos frais. Cette femme n'est pas le petit ange décrit par l'auteur.
- Première théorie : l'Algérie serait impliquée dans le crash de l'avion d'Air Algérie
Celle-ci est apparue soudainement, répondant très certainement à une demande de la réacosphère, toujours prête à dénigrer le Maghreb, l'Islam, le Gouvernement français, l'Afrique ou un peu tout cela à la fois. L'argument massue ? "On n'entend pas l'Algérie à propos de ce crash, c'est louche". Tiens donc, il suffit pourtant de chercher un tout petit peu pour tomber sur des articles évoquant l'affaire outre-Méditerranée.
On trouve aussi, d'ailleurs, exactement la rumeur inverse, qui donne la France coupable. Beaucoup de mots, peu de syntaxe, pas de preuves malgré la tentative de juxtaposer des faits et des jugements de valeur. Du "sérieux", en somme.
- Deuxième théorie : 33 militaires français étaient dans l'avion qui s'est écrasé
C'est dans ce genre de cas que l'on atteint le coeur du problème. Insidieuse, cette rumeur fondée sur du vent (une rumeur, quoi) a été relayée à la hâte, sans les vérifications d'usage, par une poignée de titres de presse "sérieux" au conditionnel trop léger. Dans le sens contraire, Slate a publié un démenti solide, construit et salvateur (L'Opinion en a d'ailleurs fait de même un peu plus tôt), rappelant qu'aucun titre de presse français, et c'est heureux, n'était tombé dans ce piège. En revanche, l'International Business Times ou le Times of Israel ont sauté dedans à pieds joints. Le lecteur, lui, se retrouve noyé sous l'information et récupère forcément au passage quelques-unes de ces rumeurs.
Plus que jamais, veillez à bien vérifier ce qui s'écrit sur le net 😉
La page 2013 bel et bien tournée, 2014 est, à ce stade, une promesse de belles lignes à écrire... Et de GIF à monter ou à contempler. Pas de syndrome de la page - html - blanche en vue, il y a toujours de la matière quand il s'agit de GIF ; mieux : on en a même un peu plus chaque année ! Des chats, bien sûr (ils ont bien trouvé leur place sur le net, ceux-là...) mais aussi des personnalités politiques, des sportifs, des canards et même des carottes. Et, bien sûr, de belles surprises ! On y va ?
Quand on vous dit qu'il y a de plus en plus de GIF, c'est bien parce que tout le monde s'y met. C'est désormais officiel, Pinterest permet d'épingler des GIF ! Volonté de concurrencer Tumblr ? Pas impossible... Pour les amateurs, de toute façon, c'est une très bonne nouvelle, qui permettra encore plus de découvertes, à l'instar de ce GIF absurde de Romain Laurent :
De quoi faire de ce début 2014 un très beau mois du GIF, avec la mise en place par Yahoo Sport d'une appli dédiée au format animé franchement géniale. Avouez que ce serait quand même dommage de se passer d'extraits de sport, non ?
Encore aujourd'hui, le monde du sport nous offrait de belles images à partager avec le monde entier. Un Open d'Australie bien relevé, un bon vieux duel Federer-Nadal en demi-finale... Et le web frémit ! De quoi concerner aussi bien Tumblr que Yahoo Sports et Pinterest.
... Et vous savez quoi ? Ce n'est pas près de s'arrêter, avec l'approche en douceur (ou pas, selon que vous vous intéressez au sport ou, plus largement, aux sujets de société et à la politique...) des Jeux Olympiques d'hiver de Sotchi. Du patin, de la luge, du ski, des flocons, de la glace, du hockey, des marrons, de la joie, des larmes... Et du curling. Oui, la pétanque sur glace avec des balais. Vive le curling, et vive la pub capable de l'exploiter sans être rasoir.
Côté sport, ça promet. Côté politique, euh... Aussi, ces JO étant d'ores et déjà l'objet de tensions fortes. En France, nous n'avons pas non plus à rougir de notre actualité du moment qui, entre deux quenelles hivernales, nous a offert sur un plateau le très épineux sujet de la vie privée du président de la république, avec en supplément des vœux à la presse très, mais alors très surveillés.
Et pendant que Valérie Trierweiler et François Hollande cherchent tant bien que mal une issue acceptable à ce feuilleton, Julie Gayet se préserve et "semble" conserver une certaine sérénité :
En bref, on ne sait pas encore bien ce que l'année 2014 nous réserve mais on peut déjà croire qu'elle sera riche en GIF... Et riche en actu ! Ca tombe bien, c'est un peu notre truc dans cette revue de GIF... En attendant les rendez-vous programmés des JO, des élections municipales et européennes, de la coupe du monde de football et autres réjouissances, nous faisons confiance aux événements pour nous fournir des GIFS toujours plus surprenants. Et pourquoi pas des chiens ?
... Ou des lapins ?
Vive l'actu, vive le GIF, vive 2014 ! Que votre année soit aussi heureuse que cette image est kitsch :
Rendez-vous le mois prochain pour un nouveau numéro des GIF qui font l'actu avec, c'est promis, moins de GIF kitschissimes... A priori, on ne devrait pas rechuter d'ici Pâques. Prenez soin de vous 😉