L'Histoire nous avait habitués à la propagande et à la désinformation : avec l'émergence des fake news et de la "post-vérité", le risque de manipulation de l'opinion a franchi un nouveau cap dans lequel chacun peut jouer un rôle, assumé ou malgré lui. A l'heure de Décodex, l’outil de vérification des informations sur le web lancé par Le Monde, et de la vérification des faits par toutes les rédactions, comment un média ou une marque pourraient-ils négliger l'importance de l'opinion et des idées qui transitent par les commentaires en ligne ?

Fake news

 

Entre présidentielle et législatives, la période électorale en cours ne cesse de nous livrer de multiples exemples de fake news. Les diverses fausses informations qui ont circulé jusqu'au bout du scrutin sur les candidats puis sur le nouveau président, le Premier ministre et son Gouvernement, minent les commentaires et, plus généralement, le débat public. Comment ne pas sentir l’effet de ces rumeurs ? Un passé judiciaire gênant par-ci, un compte offshore par-là, de soi-disantes révélations sur un projet secret, sans preuves ni sources solides… Vous trouvez ça absurde ? Ce n'est pas le cas de tout le monde, loin s'en faut. Et si ces trois exemples sont au mieux officiellement désamorcés, au pire trop gros pour être vrais, d'autres demandent une vraie expertise pour évaluer leur degré d'intox. Car ces fausses infos, distillées dans les commentaires des sites de presse en ligne, sont aujourd'hui légion.

Bien sûr, les rumeurs toxiques existent depuis longtemps et, chez Atchik, nous avons su apporter des solutions toujours plus performantes pour lutter contre ces rumeurs du web social ; mais depuis l'élection présidentielle américaine, force est de constater que le mouvement a changé d'échelle. D'une part, parce que les relais sur Internet se sont structurés : sites parodiques, médias alternatifs, blogs de militants de l'intox... Et d'autre part, parce que les candidats eux-mêmes n'hésitent plus à s'affranchir des faits, alors même que la montée en puissance du "factchecking" ces dernières années promettait une validation ou une infirmation des déclarations en temps réel. Dans ce contexte si particulier et si tendu d'une élection hors-normes à tout point de vue, le modérateur se retrouve en première ligne.

 

Un enjeu de crédibilité

Comment, en effet, ne pas percevoir les conséquences dévastatrices pour l'opinion d'une modération déficiente (ou totalement absente) sur les opinions de chacun ? C'est en toute conscience de ces limites que Google, Twitter et surtout Facebook s'efforcent aujourd'hui de faire bouger les lignes. Mais quid des médias et de leurs comptes sur les réseaux sociaux ? Comment, alors qu'ils s'efforcent de renforcer leur légitimité et de généraliser le factchecking dans leurs rédactions, pourraient-ils laisser à l'abandon les commentaires associés à leurs publications ?

On imagine aisément un lecteur méfiant remettre en cause un article si trente commentaires au bas de celui-ci orientent le propos et crient au complot, sans preuves, sans fond, mais à la simple force d'une action de masse dans laquelle chacun s'improvise propagandiste, avec plus ou moins de mauvaise foi. C’est pour cela que, dans son activité de modération, Atchik attache une importance primordiale à la lutte contre la calomnie ou la diffamation qui se propagent tout particulièrement dans les commentaires en ligne. C’est aussi pour cela que nous avons développé une intoxiclopédie, un catalogue à usage interne des infos, fausses ou attestées, permettant à nos modérateurs d’y voir plus clair et de suivre les tendances de rumeurs dans les commentaires. Dans les quinze premiers jours de son implémentation, nos modérateurs y avaient déjà répertorié une centaine de fausses infos dignes d’intérêt.
C'est dans ce contexte incertain, fait de nouvelles pratiques militantes, de campagne électorale inédite pour les législatives et de défiance envers les médias comme les politiques, que la modération porte une responsabilité véritable pour les médias et les marques dans une vie citoyenne de plus en plus alimentée par l'activité numérique.

 

Steve

 

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